Description
Dans cet apogée de la musique polyphonique vocale qu’est le 16e siècle, Roland de Lassus (Mons, ca 1532 – Munich, 1594) occupe une place de choix. Sa renommée est telle qu’à trente-quatre ans, sa biographie paraît déjà sous la plume de Samuel Quickelberg : dès 1560, celui-ci souligne l’adéquation entre musique et paroles chez le « plus que divin Orlande », comme le désignait Ronsard. Mais outre sa maîtrise du langage polyphonique, ce qui caractérise le compositeur est assurément son aisance dans tous les styles, profane ou sacré, sérieux ou léger. Son impressionnante production ne relève toutefois que du seul domaine vocal, ce qui reflète une conception de la musique longtemps cloisonnée et hiérarchisée. Mais le luth est un instrument exceptionnel et nombreux sont ses atouts : maniable, facilement transportable, permettant de jouer seul de la musique à plusieurs voix, il accompagne le chant ou se coule aisément dans des ensembles. Grâce à ses capacités polyphoniques, le luth peut globaliser les voix présentées en livrets séparés dans les éditions vocales. Instrument de synthèse musicale, le luth œuvre au développement de la musique instrumentale. À la Renaissance, la musique de luth est tripartite : musiques de danse, mises en tablature d’œuvres vocales polyphoniques et œuvres libres (fantaisies ou ricercars) souvent basées sur les mêmes règles contrapuntiques que la musique vocale. Le présent récital illustre ces différents genres.
- Roland de LASSUS, Io ti vorria contar
- Roland de LASSUS, Quant mon mary
- Anonyme, La Bataille ad secundam
- Anonyme, Iay un mary
- Roland de LASSUS, Madonna mia pietà
- Anonyme, Passomezo d’italye ad quintam
- Roland de LASSUS, Du corps absent
- Roland de LASSUS, Avecque vous
- Roland de LASSUS, La nuict froide et sombre
- Jean-Baptiste BESARD, Balletto
- Vincenzo GALILEI, Ricercare del nono tuono per b
- Giovanni Antonio TERZI, Contrappunto sopra Susanna un jour di Orlando
- Giovanni Antonio TERZI, Balletto alla francese
- Giovanni Antonio TERZI, Volta quarta alla francese
- Fiorenzino MASCHERA, Canzone prima
- Vincenzo GALILEI, Ciparissa, gagliarda
- Roland de LASSUS, Veni in hortum meum
- Vincenzo GALILEI, Gagliarda
- Anonyme, Susanneken
- Roland de LASSUS, Susanna Orlando [Susanne un jour]
- Anonyme, Robin is to the greenwood gone
- John DOWLAND, The Lord Viscount Lisle his Galliard
- Alfonso FERRABOSCO, Fantasia
Georg Henkel – Musikansich –
« Technisch und musikalisch sind die Einspielungen sehr ansprechend. Dezent virtuos und einfühlsam dargeboten, können sich die überwiegend ruhigen Stücke in ihrer Klarheit wie auch verspielten Schönheit entfalten. Die intime, dabei präsente Akustik tut ein Übriges, um diese Stunde Musik zu einem Moment der Rekreation für die Zuhörenden werden zu lassen. »
Roger Creyf – Klassiek-Centraal –
« Hier is de Argentijnse luitiste Evangelica Mascardi de stersoliste en je kan haar virtuoze spel horen zowel op alt en sopraan luit en er zijn ook transcripties bij voor tenor en bas luit. Op de cd staan ook nog composities van andere tijdgenoten-propagandisten van luitmuziek, o.a. Vincenzo Galilei en Giovanni Terzi. Ontdek de volle glorie van dit uitzonderlijke instrument “met zoveel troeven en mogelijkheden”. »
Martine Mergeay – La Libre –
« Grâce aux possibilités du luth et à l’art de la transcription, nombre de ses oeuvres furent largement diffusées en Europe. C’est ce dont rend compte le travail fouillé de la luthiste Evangelina Mascardi, rejointe à l’occasion par Frédéric Zigante (luth alto et ténor) et Cornelia Demmer (luth basse). Le plaisir procuré par ce CD tient donc autant au caractère vocal des mélodies qui y sont reprises qu’à la restitution habile de leur organisation contrapuntique originale. »
Serge Martin – Le Soir –
« Le luth est utilisé dans trois répertoires : la musique de danse, la mise en tablatures de musiques vocales polyphoniques et des œuvres libres composées sans références textuelles (ricercar et fantaisies). C’est l’ensemble de ces répertoires que nous propose avec un goût très sûr Evangelina Mascardi, parfois rejointe à 2 et 3 voix par Frédéric Zigante et Cornelia Demmer. Lassus est bien sûr le principal fournisseur de musiques originales mais la luthiste nous offre aussi des échappées vers les deux maîtres de l’enseignement de l’instrument, le Français Adrian Le Roy et l’Italien Vicenzo Galilei jusqu’à l’imposante «Fantasia» composée à Londres par Ferrabosco qui termine ce récital fascinant. »
Christophe Steyne – Crescendo Magazine –
« Evangelina Mascardi nous revient avec un superbe programme autour de Lassus, alignant quelques-unes de ses pages vocales (motets, madrigaux, lieder, chansons) transcrites par des contemporains, et qui apparaissaient alors dans des dizaines d’imprimés et de manuscrits. Toutes les œuvres sont présentées dans un expert livret signé de Christine Ballman, précieusement illustré, dont le label wallon a le secret. Ce riche récital inclut aussi d’autres compositeurs, afin d’illustrer les deux autres genres auxquels se prêta l’instrument : la danse, et les formes libres de nature contrapuntique. (…) Les moments de recueillement (Veni in hortum meum) sont contrebalancés par la verve d’un Passamezo d’Italye et son cortège de variations, tréfilé dans un délectable écheveau de textures –fugace, mais à se pâmer. »