En 1878, le romantisme modéré de César Franck va se transformer en romantisme paroxistique avec le Quintette pour piano et cordes en fa mineur. Une subite passion a-t-elle enflammé le cœur du paisible quinquagénaire ? Toujours est-il que la partition, achevée en 1879, fait exploser un genre que Saint-Saëns et Castillon avait cantonné dans les faubourgs de Schumann. Voilà un ouragan où le cœur de Frank ne se révèle plus dans la sensibilité religieuse, mais bien dans la passion humaine dans son moment le plus fort ; une œuvre aussi où tout concourt à la réussite parfaite, de l’équilibre entre le piano éloquent et les cordes passionnées, à la richesse des thèmes traités en large architecture cyclique.