Description
La ville de Liège, capitale d’un vaste diocèse et d’une principauté d’Empire, est décrite au XVIIe siècle tel un « paradis des prêtres », du fait de son imposante cathédrale, de ses sept églises collégiales, de sa trentaine d’églises paroissiales et de ses nombreuses abbayes et monastères. Le présent enregistrement fait la part belle à deux manuscrits, rares témoignages du répertoire polyphonique en usage dans les ordres religieux liégeois durant la première moitié du XVIIe siècle : le Grand livre de chœur de Saint-Lambert et le Livre d’orgue des frères croisiers. La cinquantaine de motets de 4 à 8 voix compilés dans le Grand livre de chœur sont de la main de maîtres liégeois de la première moitié du XVIIe siècle qui, à l’exception de Gilles Hayne, sont tous actifs à la cathédrale. Ces motets illustrent la pérennité du rite en l’honneur du saint patron du diocèse, l’évêque Lambert, de même que d’autres dévotions alors en faveur à Liège.
Suivant la composition traditionnelle de l’office du soir, les vêpres ici proposées alternent psaumes et antiennes et se terminent par un Magnificat aux sonorités particulièrement riches. Le Magnificat à double chœur de Sayve, conservé à la bibliothèque nationale de Ljubljana, est enregistré ici pour la première fois. Puisant aux sources conservées de compositeurs ayant tous entretenu un lien avec Liège, les ensembles Polyharmonique et Concerto Imperiale, sous les directions d’Alexander Schneider et de Fabien Moulaert, livrent une proposition marquée par sa grande cohérence stylistique et sonore.
- Andrea Gabrieli (1533-1585), Toccata
- Deus in adjutorium
- Gilles Hayne (1590-1650), Ave Maria
- Matthieu Rosmarin (1575-1647), Dixit Dominus à 8
- In odorem
- Lambert de Sayve (1548-1614), Lætatus sum in his à 8
- Cum essem parvula
- Lambert Coolen (1580-1654), O gloriosa mater
- Peter Philips (1560-1628), Fantasia
- Henri de Remouchamps (ca. 1580-1639), Salve matrona nobilissima Anna
- Speciosa facta es
- Lambert de Sayve (1548-1614), Nisi Dominus à 8
- Beata mater
- Lambert Coolen (1580-1654), O dulcissima mater à 8
- Dignare me
- Lambert de Sayve (1548-1614), Lauda, Ierusalem, Dominum à 8
- Lambert de Sayve (1548-1614), O admirabile commercium
- Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621), Écho
- Beatam me
- Lambert de Sayve (1548-1614), Magnificat à 8
- Concede nos famulos
- Benedicamus Domino
- Léonard de Hodemont (1575-1636), Salve Regina à 8
- Lambert Coolen (1580-1654), Ecce panis angelorum à 8
- Lambert Coolen (1580-1654), Tantum ergo
Christophe Steyne – Crescendo Magazine –
« Enregistrée à Saint-Sébastien de Stavelot et Saint-Jacques de Liège, l’interprétation valorise le soin qu’Alexander Schneider et ses huit équipiers (sopranos, altos, ténors et basses par deux) accordent à la réalisation du plain chant et de la polyphonie vocale, rehaussée par les souffleurs (cornet, douçaine, sacqueboute) du Concerto Imperiale. »
Francis Benoît Cousté – Wukali –
« Superbe coffret réunissant vingt-cinq très remarquables pièces du compositeur liégeois Lambert de Sayve ou de ses contemporains nationaux. »
Guillaume Bunel – Diapason Magazine –
« Ces « vêpres » offrent ainsi un éclairage intéressant sur la vie musicale flamande au seuil de l’ère baroque. Malgré la diversité des timbres, les huit chanteurs de l’Ensemble Polyharmonique et les six vents anciens du Concerto imperiale se conjuguent dans un équilibre très réussi, toujours lisible et sans lourdeur. Une initiative audacieuse à mettre, une fois encore, au crédit de Musique en Wallonie, dont le riche catalogue magnifie les répertoires franco-flamands de la Renaissance et du premier baroque. »
Susanne Benda – Fono Forum –
« Etliche der hier aufgenommenen Werke sind Ersteinspielungen, die in wechselnder Chorstärke, teils auch solistisch besetzt, mit klangfarblich stimmig wechselnder instrumentaler Unterstützung und in großer Ruhe musiziert werden. Orgelintermezzi mit Werken von Andrea Gabrieli bis Pieter Sweelinck ergänzen das klingende Stadt- und Zeitporträt auf stimmige Weise. »
Johan van Veen – Musica Dei donum –
« The singing and playing is glorious, and the music is of excellent quality. It is surprising that so little of the likes of Sayve and Coolen is available on disc. Recently I heard a performance of polyphony by composers who were connected to Antwerp Cathedral (Huelgas Ensemble at the festival Laus Polyphoniae 2023); the programme included pieces by several composers who are hardly known. We have here a comparable concept and that is very interesting and stimulating, especially if it comprises music by composers who did not make an international career. Rather than a portrait of Lambert de Sayve, as the title suggests, this disc is a survey of music life in Liège in the first half of the 17th century. »